Master Finance : la spécialisation M&A devenue ultra compétitive

Publication le 14/11/2025 | MAJ le 14/11/2025
Master Finance : la spécialisation M&A devenue ultra compétitive

La spécialisation M&A du Master Finance attire plus que jamais. Mais face à l’effondrement des offres et à l’explosion des candidatures, décrocher un stage devient une bataille féroce. Entre networking agressif, préparations techniques et formations privées hors de prix, les étudiants redoublent d’efforts pour intégrer les banques d’affaires.

Le Master Finance est l’un des parcours les plus prestigieux des écoles de commerce et des universités. Il forme les étudiants aux métiers clés de la finance d’entreprise, de la banque d’investissement, des marchés financiers ou encore de l’analyse financière.
Parmi toutes les spécialisations possibles, le M&A (Mergers & Acquisitions) est aujourd’hui la plus convoitée.

 Qu’est-ce que la spécialisation M&A ?

La spécialisation Mergers & Acquisitions prépare les étudiants aux métiers liés aux fusions-acquisitions, un domaine stratégique de la banque d’investissement. Les analystes M&A accompagnent des entreprises dans :

  • l’achat et la vente de sociétés,
  • la valorisation d’entreprises,
  • la modélisation financière,
  • les levées de fonds,
  • les opérations stratégiques de croissance.

C’est un métier exigeant, réputé pour son intensité mais aussi pour sa forte valeur ajoutée sur un CV.

Un stage en M&A reste l’une des portes d’entrée les plus rapides vers les carrières prestigieuses : private equity, stratégie, fonds d’investissement ou banques internationales.

Stages en M&A : une compétition féroce pousse les étudiants à multiplier les formations privées

Obtenir un stage en M&A, longtemps considéré comme le Graal des étudiants en Master Finance devient aujourd’hui un véritable marathon.

Les offres se raréfient, la demande explose, et les étudiants investissent massivement dans des préparations privées spécialisées pour maximiser leurs chances d’intégrer une banque d’affaires.

 Des étudiants prêts à payer pour se démarquer

« Dans ma promo, tout le monde paie Training You. Certains ajoutent AlumnEye pour le réseau d’alumni, et LinkedIn Premium », confie un étudiant en M2 finance d’une école du Top 3.

Cette tendance se généralise dans la plupart des grandes écoles.

Sur JobTeaser, plateforme utilisée par 80 % des écoles de commerce :

  •  – 7 % d’offres de stages dans le secteur bancaire,
  • + 41 % de candidatures en un an.

Les annonces sont souvent déjà pourvues avant même leur publication officielle.

 Networking obligatoire et entretiens ultra-techniques

Selon Chiara Operto, ancienne banquière M&A chez Credit Suisse et fondatrice d’Edge Skills :

« Aujourd’hui, il faut networker, contacter des analystes et banquiers sur LinkedIn, participer aux forums, et surtout réussir des entretiens techniques qui se sont durcis. »

Les étudiants anticipent désormais leur recherche un an à l’avance, parfois plus.

Un marché plus tendu, plus sélectif et plus saturé

Chez Skema, le constat est le même :

« Nos étudiants trouvent encore des stages, mais la compétition est plus forte que jamais », explique Erica Barba, Talent & Careers.

Les banques confirment cette pression :

  • Chez BNP Paribas, une offre en M&A attire plus de 1.000 CV en une semaine.
  • Chez Barclays, le M&A est devenu la spécialisation à la mode, loin devant d’autres domaines pourtant très valorisés comme le DCM.

Après la baisse des deals liée au contexte géopolitique, les activités M&A repartent progressivement, mais les banques n’ont pas retrouvé leurs volumes de recrutement d’avant 2020.

 Le boom des formations privées : AlumnEye, Training You, Edge…

Face à l’intensification de la concurrence, les plateformes de coaching explosent :

AlumnEye

  • 8.000 étudiants formés
  • Programmes de 1.599 € à 2.599 €
  • Présence dans des écoles comme l’Essec ou Skema

Training You

  • 12.000 étudiants formés depuis 2019
  • Abonnement 87–100 € / mois
  • Vidéos, fiches, quiz, préparation technique

Selon son cofondateur Guillaume Pommier :

« Les entretiens sont beaucoup plus techniques qu’avant. Les écoles l’ont compris et collaborent avec nous. »

Skema, par exemple, fait appel à AlumnEye, Training You, Edge et Prepify pour renforcer la préparation de ses étudiants.

Une pression forte : le syndrome de “l’insecure overachiever”

« On ne veut pas être en retard, rater une info ou louper un recrutement », confie un étudiant.
Selon un professeur de finance :

« Les futurs banquiers sont des “insecure overachievers” : ambitieux, brillants, mais constamment anxieux de ne jamais en faire assez. »

Une tendance qui alimente encore davantage les investissements personnels dans les préparations privées.