Réussir sa candidature et intégrer un Master en RSE

Publication le 19/06/2018 | MAJ le 19/09/2022
Réussir sa candidature et intégrer un Master en RSE

Avec les prises de consciences émergeantes autour du développement durable dans les années 1990, les entreprises des pays industrialisés sont en quête d’un modèle de développement économique plus responsable humainement et plus respectueux de l’environnement.

Cela s’est traduit, notamment, par la naissance du concept de RSE, soit Responsabilité Sociale ou Sociétale des Entreprises, qui révèle une volonté de la part des grands groupes d’établir des actions concrètes pour aller vers une gestion, une création de valeur et des relations partenariales innovantes, à des fins d’utilité sociale.

Comme le résume Isabelle Nicolaï, responsable du MBA Management de la RSE et Performance des Organisations (MARPO) de l’Institut Léonard de Vinci, classé N°1 par Eduniversal en 2018, « la RSE est une volonté de faire évoluer les pratiques en intégrant les opportunités et les contraintes liées à la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux. Les organisations évoluent vers des modèles d’affaires que l’on pourrait qualifier de « durables » dans cette optique. »

Ainsi, en parallèle de la montée de ces préoccupations, de très nombreuses formations spécialisées sur la thématique de la RSE ont vu le jour. Elles sont, aujourd’hui, de plus en plus recherchées par les étudiants. Mais alors, quels sont les profils attendus par les responsables de formation ? Quels sont les prérequis à posséder pour postuler à de tels programmes et sur quoi débouchent ces diplômes ?

Quels profils pour quels Masters en RSE ?

« Le socle fondamental commun des filières RSE est constitué de matières liées au droit, aux sciences de gestion, et aux thèmes liées au développement durable et à l’économie » nous explique Isabelle Nicolaï. Tous les métiers sont potentiellement concernés par la RSE.

De fait, les étudiants intégrant ces filières ont des profils variés, « provenant de cursus scientifiques, management, juridiques ou financiers. »  

 

Ce constat est confirmé par Renaud Petit, responsable pédagogique du Master 2 Audit social, responsabilité sociétale des parties prenantes, éthique et développement durable de l’IAE Lyon, qui explique que les profils recrutés « sont volontairement très éclectiques ». Il souligne que « la gestion de la diversité est aussi une problématique de RH et RSE. De fait, faire travailler ensemble des étudiant(e)s en formation initiale et des professionnels est essentiel» Dans ses promotions, Renaud Petit choisit de mêler des spécialistes en ressources humaines, en audit social ainsi que des profils plus atypiques ayant suivi des cursus en psychologie sociale, en droit. Les profils généralistes, ayant des connaissances en management, sont également les bienvenus : « Ils pourront faire partager aux autres membres de la promotion leur vision globale et moins spécialiste des organisations ».

Selon le Master ou MBA choisi, certaines spécificités sont mises en avant. C’est le cas du Master 2 Gestion des Ressources Humaines, option RSE d’Aix-Marseille Université. Pour cette formation, il est nécessaire de posséder des fondamentaux en gestion des ressources humaines ou en droit social.  Par ailleurs, les profils issus de « Masters 1 Sciences politiques, psychologie du travail ou encore QHSE sont les bienvenus. »

 

En outre, les responsables s’adaptent au profil du candidat. Ils n’attendent pas les mêmes compétences académiques d’un scientifique que d’un économiste par exemple. L’essentiel est qu’il maîtrise les fondamentaux de sa filière. La spécialité d’origine n’est donc pas un obstacle à l’intégration de ces masters, bien au contraire.

Comment les responsables de Master ou de MBA sélectionnent-ils leurs futurs étudiants ? Le processus d’admission s'effectue premièrement sur dossier, prenant en compte les notes, les mémoires, le CV. Le dossier peut être complété, éventuellement, d’une épreuve de synthèse sur une question de RSE. Dans un second temps, les candidats sont convoqués pour un entretien de motivation, afin d’exposer leur projet professionnel. Lors de ce dernier, il est conseillé de mettre en avant les périodes de stage et d’alternance effectuées, ou encore de valoriser ses responsabilités associatives si elles existent. Ces atouts sont essentiels pour démontrer l’implication de l’étudiant dans son futur projet professionnel, sa connaissance du milieu de l’entreprise, de la gestion transversale des projets RSE… Ils peuvent, en outre, largement compenser un dossier académique moyen.

De plus, de bonnes connaissances sur les grands défis environnementaux, éthiques et sociaux sont attendues. Pour Madame Nicolaï de l’Institut Léonard de Vinci, « ce pré-requis correspond plus à une curiosité d’esprit et à un enthousiasme qui seront indispensables pour réussir dans ces filières transversales ». « Think Large », le slogan de l’IAE Lyon, résume cette attente d’un esprit ouvert et d’une participation active dans les enseignements, pour Renaud Petit. En effet, il ne faut pas sous-estimer l’importance du savoir-être. L’implication, les capacités décisionnelles et à travailler en groupe, l’écoute, la volonté d’entreprendre dans la construction de projets RSE et le professionnalisme lors des périodes d’alternance ou de stage (selon les masters), sont des critères très recherchés. Dans l’optique de l’intégration dans la promotion et dans le monde professionnel de la RSE, la persévérance, la bienveillance et l’engagement en faveur de la révolution écologique et inclusive sont particulièrement appréciées.

De leur côté, les étudiants souhaitant intégrer des Masters RSE doivent affiner leurs objectifs professionnels afin de choisir la formation qui leur corresponde le mieux. En effet, face au développement d’un grand nombre de formations, allant des plus générales aux plus ciblées, il faut être attentif sur ce que propose chaque formation en termes de débouchés et de compétences acquises.

Pour se démarquer, les écoles et universités proposant ces formations choisissent un angle d’approche spécifique. C'est la raison pour laquelle, à Aix-Marseille Université, on a choisi de créer un master mention GRH offrant un parcours RSE. La complémentarité entre ces deux champs offre une pluridisciplinarité, et donc plus de possibilités et de chances d’employabilité aux diplômés. Frédérique Chopin, Responsable du M2 Gestion des Ressources Humaines RSE à Aix-Marseille Université, nous explique que « les thématiques de la RSE, en particulier celles du volet social et sociétal sont avant tout des compétences RH (diversité, handicap, gestion des talents, conduite du changement, seniors, qualité de vie au travail, insertion des jeunes, éthique, mobilité). » Un tel adossement permet une excellente insertion sur le marché du travail, de l’ordre de 95% dans l’année suivant l’obtention du diplôme. La spécialisation en RSE leur donnera en outre aux diplômés une « approche plus humaine et une connaissance des thématiques au cœur de la négociation collective en entreprise » telles que la qualité de vie au travail ou la transformation numérique.

À l’IAE de Lyon, le Master 2 Audit social, responsabilité sociétale des parties prenantes, éthique et développement durable mets l’accent sur l’alternance. Partant du constat que « l’expérience professionnelle est essentielle pour une entrée réussie sur le marché du travail », Renaud Petit souligne l’importance d’alterner cours à l’université et temps passé en entreprise. Celle-ci permet de mettre rapidement en pratique les connaissances acquises « dans les domaines des ressources humaines, de la responsabilité sociétale, de l’audit social, et du développement durable ».Cela permettra à l’étudiant de se construire un apprentissage et un savoir-faire propre, en mettant en pratique ses connaissances dans des situations données.

Les perspectives professionnelles de la RSE

Mais si ces filières rencontrent un grand succès, qu’en est-il une fois son Master en poche ? Vers quels métiers se tourner ? Le marché de l’emploi se développe-t-il en ce sens ?

Concernant l’employabilité, pour Frédérique Chopin, il est vrai que « l’offre d’emploi dans le champ de la RSE est en retrait par rapport à l’offre de formation dans ce domaine ». De plus, l’employabilité dépend également des régions, le marché de l'emploi autour de la RSE étant surtout « développé en région parisienne ainsi que dans le bassin nantais ». De même, « il est en essor en région PACA où la Région est moteur sur ce domaine intégré dans la politique Economie circulaire ».

La Responsabilité Sociale des Entreprises est clairement considérée comme un secteur d’avenir, qui va, selon Isabelle Nicolaï, se structurer de plus en plus avec l’accroissement « des contraintes réglementaires et financières ». Cela donne lieu à de plus en plus de besoins de compétences en RSE dans divers métiers comme spécialiste reporting intégré, coordinateur et chef de projets RSE. Du côté de l’IAE de Lyon, on constate d’ailleurs une augmentation des propositions d’alternance de la part des entreprises, « dont certaines débouchent sur une embauche », affirme Renaud Petit. Des offres de CDD et CDI qui traduisent les besoins qu’ont les organisations de recruter des profils spécialisés dans la RSE.

Pour donner à leurs diplômés le plus d’atouts possibles une fois sur le marché de l’emploi, les Masters en RSE, à l’image de celui de l’ILV, misent sur une approche opérationnelle de la RSE. Des enseignements portant sur les méthodes et les outils d’analyses permettant de piloter et d’évaluer les « performances globales des projets au sein des organisations ». Cela se traduit dans ce cas par des modules comme Management stratégique et Développement Durable, Pilotage de la RSE qui étudient « des outils spécifiques, tels que le reporting intégré, l’analyse de matérialité, l’impact investing », complétés par « des compétences en communication et conduite du changement ».

De plus, on attendra avant tout des professionnels de la RSE « une bonne connaissance de l’organisation de l’entreprise et de sa culture, ainsi que des enjeux techniques, économiques, organisationnels, environnementaux et sociaux qui se posent. » Ces diplômés pourront donc apporter des compétences transversales au sein de l’entreprise, avec la maîtrise, notamment, des normes ISO ou des exigences des parties prenantes.

Qu’ils trouvent un emploi dans cette branche ou bien dans des branches connexes comme les ressources humaines, les diplômés de Masters RSE possèdent des atouts non négligeables sur le marché de l’emploi. Humainement, ils développent une curiosité, une polyvalence et une ouverture aux enjeux environnementaux et sociaux du monde. Techniquement, ils acquièrent des compétences techniques et relationnelles qui leur permettent de « piloter et évaluer des projets transversaux ainsi que d’accompagner le changement des pratiques » selon Isabelle Nicolaï.

Cela peut amener vers des postes tels que Chargé de mission Développement Durable / RSE, Analyste extra-financier, Consultant-expert, audit, Chargé d’études énergie ou éco-conseiller, au sein d’établissements publics ou privés comme des banques, des cabinets de conseil, des grands groupes dans le secteur de l’énergie, des télécommunications, des cosmétiques, de la grande distribution, de l’automobile, de la construction, ou encore des PME.

Retrouvez le Classement Eduniversal des meilleurs Masters, Mastères Spécialisés et MBA 2018 des meilleurs masters en RSE sur https://www.meilleurs-masters.com/master-rse-economie-sociale-et-solidaire.html

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