La transformation du métier de DAF face aux enjeux actuels et futurs

Dans un contexte de digitalisation des entreprises et de l’économie, le métier de DAF subit des transformations en profondeur. Aujourd’hui, la responsabilité des DAF ne s’arrête plus aux finances. Leur position et leur expertise les placent en première ligne pour des tâches de la plus haute importance : définition et pilotage de la stratégie, notamment concernant les investissements, gestion de la trésorerie, gestion des risques et des éventuelles crises, mise en conformité avec des normes relatives aux données et aux services financiers de plus en plus strictes et complexes.
La fonction englobe également l’assistance et le reporting au PDG et au conseil d’administration. Les DAF cumulent ainsi plusieurs fonctions en une, étant à la fois en charge des questions financières, décideurs et experts en données.
Face à ces défis, le DAF doit non seulement posséder des savoirs et savoir-faire variés, mais également trouver le moyen de prendre les mesures appropriées, voire d’anticiper les problèmes. Au-delà de ses compétences, sa façon de répondre détermine son succès, et par extension, celui de l’entreprise.
Les DAF deviennent acteurs clés de la prise de décisions stratégiques
La crise sanitaire et ses conséquences économiques ont fait émerger de nouveaux enjeux pour les entreprises, notamment sur le plan commercial. En cette période de crise, le DAF doit épauler le directeur général dans la prise de décisions stratégiques. Il aide l’entreprise à éviter les écueils qui risquent de se présenter à court terme, dans un climat d’incertitude et de tensions, et à saisir les opportunités de développement qui se présentent.
L’accès à des informations fiables et facilement accessibles est crucial pour appuyer la réflexion de la direction et du conseil d’administration et prendre la bonne direction dans un monde en mutation. Pour McKinsey, « le DAF représente la meilleure source d’informations pour le conseil d’administration en quête de visibilité alors que l’avenir est imprévisible ».
Le DAF de demain doit être au courant de tout ce qui se passe au sein de l’entreprise. Il lui appartient de superviser la préparation des données clés à jour sur la santé de l’entreprise afin de participer de manière proactive au processus décisionnel. Il reste que l’analyse des résultats passés ne détermine plus les performances à venir. Le DAF et son équipe doivent adopter une vision tournée vers le futur pour établir de bonnes prévisions.
Au-delà du volet comptable, ces derniers doivent effectuer une analyse approfondie des coûts et de la rentabilité, afin de permettre des choix d’investissements pertinents. L’objectif pour chaque option retenue est d’optimiser la productivité des équipes et l’efficacité opérationnelle en général sur la durée. Les DAF sont souvent chargés du suivi des initiatives ou investissements clés, notamment dans le domaine des technologies.
Enfin, il joue un rôle clé dans la gestion des risques, pour mettre en œuvre une stratégie commerciale orientée vers la croissance. La recherche du meilleur équilibre entre la gestion des risques et la vision stratégique est essentielle pour l’amélioration des process et la transformation organisationnelle de l’entreprise. Pour les experts, le DAF est potentiellement un créateur de valeur ajoutée pour des projets sensibles tels que l’adaptation du business model ou sa réinvention.
Renforcer la planification pour mieux gérer les risques
La crise sanitaire a mis en lumière les faiblesses des plans de gestion des catastrophes et de continuité de l’activité de nombreuses entreprises. Ces bouleversements les contraignent à renforcer leur préparation aux situations de crise. Les DAF sont en première ligne, via l’amélioration de la planification et de l’analyse financières.
88 % d’entre eux ont d’ailleurs déjà revu leur approche de la planification et leurs prévisions à court terme afin de sécuriser l’activité dans les cas urgents. En effet, dans un contexte économique tendu, il n’est plus possible de se cantonner au calendrier trimestriel classique. Désormais, pour être plus efficace, le DAF doit gérer l’activité sur la semaine à venir, tout en gardant le futur moins proche à l’œil. Par exemple, dans les usines, un plan basé sur les opérations quotidiennes est mis en place en tenant compte des absences du personnel, des pannes des machines, etc. Quant aux plans mensuels et trimestriels, ils seraient basés sur des situations plus complexes impliquant différents niveaux de restrictions, voire des arrêts partiels des lignes de production.
Certaines organisations ont mis en place des équipes de planification. Leur rôle est de définir un plan stratégique permettant de faire face aux défis des prochains mois, et alors que les incertitudes demeurent. Cela implique de collecter des données pour appuyer leurs prévisions, d’élaborer plusieurs scénarios, et d’identifier les réponses appropriées pour chacun d’eux.
L’indispensable support de la technologie pour relever des défis inédits
Si une bonne planification ne peut à elle seule permettre de faire face à tous les problèmes rencontrés, des processus plus efficaces contribuent à l’agilité et la résilience de l’entreprise dans un nouveau monde aux enjeux complexes.
Aussi, malgré la nécessaire réduction de nombreux postes de dépenses, en particulier les budgets d’exploitation ou de recrutement, le DAF ne doit pas faire l’impasse sur la technologie. Selon l’étude, pour 84 % d’entre eux, la poursuite des investissements dans les technologies transformationnelles reste une priorité. Et ce d’autant qu’ils sont majoritairement convaincus que la résolution des principales difficultés passe par l’adoption de ces solutions innovantes. 52 % de ces professionnels sont d’ailleurs persuadés que les investissements en technologie imposés par la crise impacteront positivement l’activité de l’entreprise.
La technologie donne accès aux données en temps réel sur n’importe quel support connecté et de n’importe où, facilitant le travail en mobilité. Grâce au temps gagné sur la préparation et l’analyse des chiffres, les utilisateurs peuvent se consacrer à des aspects plus sensibles de leur activité. Mais pour que les solutions adoptées deviennent de véritables partenaires des humains, il faut un système qui automatise les tâches (notamment les tâches de back-end) et limite le travail manuel plutôt que plusieurs logiciels aux fonctionnalités « intéressantes ».
Selon McKinsey, « le DAF doit agir en tant que leader de la numérisation pour l’ensemble de l’organisation », en collaboration avec leur DSI. Cette transformation majeure doit faciliter les initiatives auparavant inaccessibles et aujourd’hui critiques, comme l’analyse de données ou les prévisions en temps réel. D’après un rapport publié par Accenture, 77 % des responsables financiers à travers le monde poussent leur direction générale à se doter de solutions numériques dans une optique de gain d’efficacité et de productivité.
Pour cela, ils doivent rester au fait des avancées technologiques, renforcer leurs propres connaissances en la matière : les opportunités qu’elles leur ouvrent, leur évolutivité, mais également des défis qui les accompagnent à moyen et long terme.
Car il ne s’agit pas uniquement de centraliser le recueil sur une plateforme unique afin de simplifier leur partage. Il faut également savoir les consolider, les traiter, les comprendre, les exploiter en tirant des tableaux et des diagrammes et les présenter pour communiquer leurs conclusions à leurs collègues. À une plus large échelle encore, cette visibilité à 360° accélère l’identification et la résolution des problèmes.
Le rôle clé du DAF dans la préparation de l'entreprise aux défis actuels et futurs
Pour préparer l’entreprise aux défis actuels et futurs, le DAF doit faire évoluer sa fonction et prendre des mesures importantes.
- En encourageant la formation continue des équipes, il contribue à renforcer leur expertise et leur agilité face aux changements de l’environnement économique.
- En investissant judicieusement dans les technologies les plus rentables pour l’entreprise à moyen et long terme, il favorise l’augmentation de l’efficacité des processus existants et de la qualité des données financières et comptables.
- En anticipant les bouleversements, il développe les solutions appropriées pour minimiser les risques, surmonter les obstacles, identifier de nouvelles opportunités, assurer la croissance de l’activité et assurer la résilience de l’organisation.
Une étroite collaboration du DAF avec les autres départements de l’entreprise, ainsi que la mise en synergie de toutes les ressources humaines, matérielles et financières, permettent une bonne coordination des initiatives et l’atteinte de ces objectifs.