Apprentis HCR : des salaires en alternance revalorisés dès août

Publication le 04/08/2025 | MAJ le 04/08/2025
Apprentis HCR : des salaires en alternance revalorisés dès août

La branche HCR (hôtels, cafés, restaurants) entre en action dès le 1er août 2025. Grâce à un accord de branche, les apprentis en alternance vont bénéficier d’une revalorisation de leur rémunération mensuelle.

Cette décision vise à compenser la baisse de revenus liée à la hausse des cotisations sociales introduite par la loi de financement de la Sécurité sociale 2025. Pour de nombreux jeunes en alternance, cette mesure représente un coup de pouce bienvenu dans un contexte économique tendu, et une incitation à rejoindre une filière qui peine à séduire.

Des hausses pouvant atteindre 200 € selon l’âge et l’année d’étude

Le salaire des apprentis est calculé en pourcentage du SMIC, actuellement de 1 801,80 € brut (environ 1 700 € net en alternance). Les revalorisations varient selon l’âge et l’avancée dans le cursus :

Âge

1ʳᵉ année

2 année

3 année

16-17 ans avant

486,49 € (27%)

702,70 € (39%)

918,92 € (55%)

16-17 ans après

620,63 € (35%)

774,77 € (43%)

1 063,06 € (59%)

18-20 ans avant

774,77 € (43%)

918,92 € (51%)

1 207,21 € (67%)

18-20 ans après

810,81 € (45%)

918,92 € (55%)

1 279,28 € (71%)

21-25 ans avant

954,95 € (53%)

1 099,10 € (61%)

1 405,40 € (78%)

21-25 ans après

990,99 € (55%)

1 261,26 € (70%)

1 477,48 € (82%)

Seuls les apprentis de plus de 26 ans, déjà payés à 100 % du SMIC, ne sont pas concernés par cette revalorisation.

Selon les profils, l’augmentation peut atteindre environ 200 € par mois, un montant significatif pour des jeunes souvent en situation précaire.

Objectif : rendre la filière HCR plus attractive

Cette revalorisation ne se limite pas à un gain de pouvoir d’achat. Elle a aussi une dimension stratégique pour le secteur HCR, confronté à une pénurie de main-d’œuvre chronique.

Horaires décalés, pression opérationnelle, saisonnalité : les métiers de la restauration et de l’hôtellerie souffrent d’une image exigeante qui freine les vocations.

En offrant des salaires supérieurs aux barèmes classiques de l’alternance, la branche espère attirer davantage de jeunes et stabiliser les effectifs.

L’objectif est clair : renforcer le vivier de talents et soutenir la formation des futurs professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, indispensables au dynamisme touristique français.

Une mesure saluée mais qui interroge les employeurs

Du côté des professionnels, la mesure suscite un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude. Le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) souligne que si la revalorisation est nécessaire pour attirer les jeunes, elle alourdit la charge financière des entreprises, en particulier des structures familiales ou indépendantes.

« Si recruter un apprenti devient trop coûteux, certains employeurs risquent de se détourner de l’alternance, ce qui fragiliserait tout le système de formation », avertit l’organisation.

Malgré cette crainte, la décision représente un signal fort en faveur de la jeunesse, en améliorant la sécurité financière des alternants tout en valorisant des métiers essentiels à l’économie française.